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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/208

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l’on puisse désirer : l’école élémentaire — la petite école de tout le monde — dirigée par des institutrices de l’archipel ; un couvent où les jeunes filles reçoivent une éducation supérieure, une formation spéciale ; une académie, appelée à jouer le même rôle chez les garçons. En vérité, la génération actuelle est bien favorisée. Puisse-t-elle en profiter intelligemment pour que la marche du progrès ne se ralentisse jamais et que les petits moussaillons tiennent à honneur, par leur constante application, à dédommager leurs parents des lourds sacrifices qu’ils s’imposent avec plaisir. Ces deux écoles spéciales cultivent aussi les vocations : vingt-cinq jeunes filles ont déjà fait profession perpétuelle dans la célèbre Congrégation Notre-Dame et une dizaine d’autres ailleurs ;[1] souhaitons que l’académie, qui est une sorte de succursale du collège Saint-Dunstan, puisqu’on y cultive avec soin les éléments latins, fasse une aussi riche moisson dans la fine fleur de notre jeunesse, si bien conservée.

Le bien inappréciable qu’a fait la Congrégation Notre-Dame aux Îles de la Madeleine parle de lui-même avec éloquence. Il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles quand on visite ces lieux pour s’en convaincre. L’institutrice à l’école, la mère de famille au foyer continuent l’action bienfaisante du couvent. Les religieuses sèment en bonne terre ; leurs élèves « sont dociles et intelligentes » ; leur autorité qui suit immédiatement celle du curé leur permet d’exercer une influence profonde et durable. Il y a 49 ans qu’elles pétrissent le cerveau des jeunes Madelinotes ; ce sont quarante-neuf années de vénération et de respect à leur endroit. Que ne fait-on pas avec de telles dispositions ?

Ce chapitre serait incomplet, si je passais sous silence les royales largesses octroyées par le gouvernement de la province de Québec, dont dépendent les Îles, pour

  1. Voir app. XIII