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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/79

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ture dont on voudrait changer les règles immuables en ces temps déréglés, la paie de retour, et son enfant pousse sain et fort. Il vit. Je ne crois pas qu’on trouve un coin de la province de Québec où il meurt si peu d’enfants que sur nos Îles. Le climat est sain, la nourriture, frugale mais abondante, les mœurs sont pures. Voilà les facteurs de l’incomparable vitalité des insulaires. Tous les étrangers le reconnaissent, et un ami canadien avec qui j’ai parcouru une partie de mes Îles me le disait à son tour : ces gens sont d’une frugalité à renverser et terrifier les carnivores bipèdes du reste de notre province. Être sobre dans le boire et le manger, plutôt pâtir que de se gaver, user de plus de poisson que de viande, humer à pleins poumons la senteur si vivifiante des goémons et boire l’eau de mer par tous les pores de la peau, voilà qui rend nos hommes forts et nos femmes fécondes et leur permet de procréer de jolis et nombreux enfants regorgeant de vie et de santé, et de les garder…

Fouillons les registres et voyons : des baptêmes, des mariages et pas ou peu de sépultures, pendant des années, des années jusqu’aujourd’hui même. C’est ainsi qu’en 1793, la première année du registre, il y eut 24 baptême et aucune sépulture ; en

Année Mariages Baptêmes Sépultures
1794 9 14 0
1795 2 12 0
1796 1 16 0
1798 3 24 0
1805 2 14 1
1809 4 14 0
1811 10 23 6
1813 4 33 0
1815 11 24 1
1818 2 29 0
1821 3 33 1
1827 6 23 11