Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/198

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Il y avait des formules pour les personnes illettrées et incapables d’exprimer convenablement leurs sentiments ; les autres composaient elles-mêmes l’acte, et quelquefois cette pratique donnait naissance à des professions de foi pleines d’intérêt. Le P. Trigault nous a conservé celle d’un célèbre lettré de Péking, nommé Ly-Paul. Nous la reproduisons parce que dans la suite nous aurons à parler de ce zélé et fervent chrétien, qui devint en quelque sorte un des apôtres les plus influents de la Chine.

« Moi, homme pécheur, Ly-Paul, je désire embrasser de tout mon cœur et avec une entière sincérité la loi très-sainte de Jésus-Christ. C’est pourquoi j’élève, autant qu’il est en moi, mon âme en haut vers le Seigneur du ciel, et je le conjure de ne pas dédaigner d’entendre ma prière.

« Je confesse donc, moi, homme pécheur, qu’étant né en cette ville impériale de Péking, je n’ai jamais ouï parler durant les années passées de la loi du vrai Dieu, ni rencontré les prédicateurs de la sainte doctrine. Ainsi, dans toutes mes œuvres, à chaque heure du jour et de la nuit, j’errais comme un homme aveugle et insensé au milieu des ténèbres. Naguère j’ai connu pour mon bonheur des hommes d’une vaste renommée et d’une haute perfection. Ils sont originaires des contrées occidentales, et leur nom est Matthieu Ricci et Didacus Pantoja. C’est d’eux, que j’ai reçu la loi très-sainte de Jésus-Christ, et ils m’ont permis de contempler et d’honorer sa sainte image. Alors il m’a été donné de connaître mon Père céleste et la loi qu’il a enseignée pour le