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conquêtes parmi les membres les plus illustres de l’Académie des Han-Lin. Nous avons cité le docteur Paul et le docteur Léon, dont le zèle et la ferveur secondaient merveilleusement l’apostolat des missionnaires. Ce dernier ayant été obligé de se rendre au sein de sa famille pour présider aux funérailles de son père et passer dans la retraite le temps de deuil prescrit par les rites, avait emmené avec lui un missionnaire, dans l’espoir de convertir ses parents et de fonder une mission dans sa ville natale, à Han-Tcheou-Fou, capitale de la province du Tche-Kiang. Nous avons vu, d’après le récit des voyageurs arabes, qu’au huitième siècle il y avait eu dans cette ville un affreux massacre de chrétiens. Nous avons également constaté qu’au treizième siècle les religieux de l’ordre de Saint-François avaient fondé dans la même ville une mission florissante, placée par Jean de Monte-Corvino sous la juridiction d’un de ses évêques suffragants. Cette chrétienté de Han-Tcheou-Fou avait complètement disparu, et au commencement du dix-septième siècle on n’en retrouvait pas les moindres vestiges.

Le docteur Léon devait être l’apôtre suscité par la Providence pour rallumer le flambeau de la foi chrétienne dans sa ville natale. Dès son arrivée à Han-Tcheou-Fou, le docteur Léon eut de fréquentes relations avec le célèbre Yang, l’un de ses proches parents, le plus riche habitant de la ville, et qui avait renoncé à sa haute position dans la magistrature pour se livrer à l’étude des lettres et de la philosophie. Zélé partisan du bouddhisme, il avait fait construire dans l’intérieur de son palais une magnifique pagode, où il entretenait à ses frais plusieurs bonzes auxquels il