Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/264

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comités et rédigèrent des pétitions chargées d’un grand nombre de signatures, par lesquelles ils demandaient aux supérieurs des missions de Nanking et de Péking de leur envoyer des prédicateurs, pour leur enseigner la véritable doctrine du salut. Ainsi il y avait d’un bout de l’empire à l’autre comme un élan merveilleux vers l’Évangile ; on fondait de nouvelles missions, les anciennes s’agrandissaient et se fortifiaient dans la foi ; celle de Nanking, qui comptait déjà huit missionnaires, rivalisait avec celle de Péking par le nombre et la ferveur de ses néophytes. Le P. Semedo, qui faisait alors partie de la mission de Nanking, et qui fut témoin de ces fruits abondants de salut, exprimait en ces termes son enthousiasme et ses espérances « L’hiver des tempêtes et des persécutions est passé, écrivait-il, et le printemps pousse des fleurs dignes du paradis de Dieu, ou, pour mieux dire il semble que la moisson soit mûre et qu’elle n’attende plus que la faucille[1]. »

Le P. Semedo ne tarda pas à voir que c’était au contraire le temps des grandes épreuves et des grandes tribulations qui allait bientôt commencer. La moisson était mûre en effet, et la faux de la persécution pouvait passer sur elle. Voici de quelle manière se forma et éclata ce violent orage.

  1. Alvarez Semedo, Histoire universelle du grand royaume de la Chine, p. 303.