Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/296

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menaça, s’il n’était pas plus exact dans son interprétation, de le faire punir et d’employer un païen. Le roi fit prolonger l’entretien, afin que la reine, qui était venue se cacher derrière un rideau, pût écouter la conversation. « Mais, dit d’Andrada cette princesse, cédant au tourment de la curiosité, envoya dire au roi qu’elle voulait absolument nous voir, et bientôt elle parut ; elle nous adressa de nombreuses questions, et depuis ce moment elle assista régulièrement à toutes les audiences qui nous furent accordées. »

Il est à regretter que le P. d’Andrada n’ait pas jugé à propos de consigner dans sa relation les entretiens qu’il eut avec le roi et la reine du Thibet. Ces entrevues entre un missionnaire catholique et un prince bouddhiste durent offrir assurément des particularités pleines du plus vif intérêt. Tout ce que nous savons, c’est que le P. d’Andrada réussit à conquérir l’estime et la sympathie du roi et des principaux personnages de la ville. Il fut autorisé à se présenter à la cour aux heures qui lui conviendraient, avec l’assurance d’être toujours bien accueilli. On ne manquait jamais de lui envoyer journellement des provisions, du riz, des moutons, de la farine, du beurre, des raisins et du vin. D’Andrada fait remarquer que les raisins étaient de deux sortes : les uns fort petits et noirs, mais très-doux les autres, gros, blancs et fort aigres. Ils venaient d’un endroit éloigné de la ville de dix ou douze journées.

Ces détails peuvent aider à fixer la position de la ville où était le P. d’Andrada et qu’il nomme Caparangue. Cette ville ne se trouve mentionnée sur aucune carte de géographie, et jamais nous n’en avons