Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/30

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Ceux qui étaient sur les navires levèrent l’ancre aussitôt et s’en allèrent avec grande tristesse et en pleurant amèrement. Ils se rendirent vers nos chrétiens de la ville de Cochin.

« Cette contrée appartient aussi à un roi infidèle. Lorsqu’il vit ces étrangers plongés dans le trouble et la désolation, il les accueillit avec bonté les consola et fit serment de ne les abandonner jamais. Cette nouvelle étant parvenue aux oreilles du roi impie qui avait mis à mort leurs compagnons, celui-ci leva une armée considérable et commença les hostilités. Les Francs furent donc forcés de se retirer avec le roi qui leur avait donné l’hospitalité dans un camp fortifié sur les rivages de la mer. Ils restèrent là quelques jours ; enfin le Christ eut pitié d’eux. Plusieurs navires arrivèrent de la terre des Francs et firent vigoureusement la guerre au roi de Calicut. Ils lui lancèrent, au moyen de leurs canons, de grosses pierres qui firent un grand ravage dans l’armée de ce roi impie. Il fut enfin chassé de la contrée avec ses soldats. Les Francs marchèrent alors vers la ville de Cochin, y construisirent un camp immense qui fut placé sous le commandement de trois cents guerriers de leur nation. Les uns étaient chargés de la manœuvre du canon et les autres étaient fusiliers[1]. On avait disposé cinquante grands canons et cent petits ; il y avait en outre un grand nombre de fusils. Sur ces entrefaites, le roi ennemi, dont la mémoire périsse cherchait à réparer sa défaite, mais il fut vaincu à la première bataille, par la vertu du Christ. Trois mille de ses soldats fu-

  1. Allis ad tractenda deputabantur, allis sclopetarii erant