Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/38

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des idoles, il les entendait souvent avoir recours à l’autorité des Chinois, et prétendre que si la vérité se trouvait dans la religion chrétienne, la Chine, douée de tant de science et de sagesse, connaîtrait certainement les principes de cette religion. La merveilleuse renommée du peuple chinois inspira à l’apôtre des Indes et du Japon le désir d’aller le visiter ; il espérait qu’après avoir vaincu l’idolâtrie en Chine, il lui serait dès lors facile de s’appuyer sur la conversion des Chinois, et d’entraîner les Japonais à imiter l’exemple de ces hommes qui excitaient si fort leur admiration.

Les compatriotes de Vasco da Gama n’avaient pas encore fondé leur établissement de Macao, et c’était à Sancian comme nous l’avons dit, qu’ils allaient trafiquer avec les habitants du Céleste Empire. François Xavier s’étant embarqué au Japon pour se rendre dans les Indes, passa à Sancian et y trouva Jacques Pereira, célèbre marin et riche commerçant. L’apôtre lui communiqua son projet de pénétrer en Chine ; mais, afin d’aplanir toutes les difficultés qui pourraient surgir, il avait l’intention de proposer au gouverneur et à l’évêque de Goa d’envoyer à Péking une ambassade officielle dont il ferait partie. Pereira approuva ce plan et lui promit son navire, sa fortune et toute son influence pour en assurer le succès.

Dès qu’il fut arrive à Goa, François Xavier communiqua son dessein à dom Alphonse Doronia, vice-roi des Indes, et à Jean Albuquerque, évêque de Goa. L’ambassade fut résolue, et Jacques Pereira en fut institué chef. On pressa les préparatifs du départ, on se procura de riches présents pour offrir à l’empereur de la Chine, et chacun se livrait aux espérances que