Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/74

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obtenir du gouverneur un décret officiel, dans lequel était indiqué le motif de leur arrivée en Chine, et où, après un pompeux éloge de leurs mérites, il était dit que c’était par autorité du vice-roi que la résidence de Tchao-King leur avait été octroyée, et qu’il était expressément défendu, sous peine des châtiments les plus sévères, de leur causer le moindre dommage et de troubler leur existence. Les jésuites firent encadrer une copie de ce décret, qui fut suspendu, selon la coutume du pays, à la porte de leur maison. Peu de temps après, ils reçurent deux autres pièces officielles non moins importantes et scellées du grand sceau du gouverneur. L’une contenait l’acte de donation du terrain sur lequel la maison avait été construite ; l’autre, la permission d’aller à volonté à Canton, à Macao, et de circuler dans tout l’empire, partout où bon leur semblerait. Munis de ces pièces authentiques, les apôtres de la Chine purent enfin envisager avec sérénité l’avenir de leur mission, et travailler avec la grâce de Dieu à la conversion de ce peuple innombrable, qui depuis longtemps avait cessé de croire aux doctrines de leurs bonzes et de leurs Tao-sse, pour se plonger dans l’indifférence en matière de religion.


III.


« En ces commencements, dit le père Trigault, les nostres pour ne donner quelque ombrage de soupçon aux Chinois, par la nouveauté de notre religion, ne parlaient pas fort clairement d’icelle en