Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 1.djvu/11

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saint ministère, il nous fut permis de venir chercher en France des remèdes que nous eussions vainement demandés à la médecine empirique des Chinois.

Nous quittâmes Macao le 1er janvier 1852 à bord du Cassini, corvette à vapeur qui allait visiter les côtes de la Cochinchine, du Tonquin et de la Malaisie. Le steamer français devant s’arrêter à Singapore, nous eûmes le regret de nous séparer de notre ami, le commandant de Plas, et de quitter un navire qui a su prouver que l’observance des devoirs religieux s’harmonise merveilleusement avec les labeurs et les exigences de la vie maritime.

Une frégate française, l’Algérie, allait mettre à la voile pour les Indes : son commandant, l’excellent M. Fourichon, eut l’obligeance de nous offrir un passage à son bord, et nous pûmes continuer notre route, non pas directement, il est vrai, mais le plus agréablement du monde : car l’amabilité de ceux qui nous entouraient nous faisait goûter déjà par avance, tous les charmes de la patrie. Le Cassini et l’Algérie vivront toujours inséparables dans nos plus intimes souvenirs d’outre-mer ; il suffit de connaître un peu la marine française pour l’aimer et l’admirer beaucoup.

Dans l’Inde nous visitâmes avec le plus vif intérêt Pondichéry, Mahé et Bombay. Nous vîmes cette mystérieuse civilisation indienne se débattant vainement sous les étreintes impitoyables de la domi-