coton, qui contiennent les graines. Pour séparer la graine, on se sert d'une espèce d'arc bien tendu, dont on fait vibrer la corde sur les petites pelottes de coton ; après avoir réservé les semences pour l'année suivante, le restant des graines est employé à faire une huile que l'on pourrait comparer pour sa qualité à celle du lin. La partie haute de la Mantchourie est trop froide pour permettre la culture du cotonnier ; mais elle en est dédommagée par ses abondantes récoltes de blé.
Outre ces productions, qui sont communes à la Chine, la Mantchourie en possède trois qui lui sont particulières, — L'orient de la barrière de pieux, dit un proverbe, produit trois trésors (Sanpao, en chinois) (1)[1]) : ce sont le jin-seng, la peau de zibeline et l'herbe de Oula.
La première de ces productions est connue depuis longtemps en Europe ; aussi n'avons-nous pu nous expliquer, qu'une académie savante ait osé, il y a quelques années, élever des doutes sur l'existence de cette plante, et demander sérieusement aux Missionnaires, si on ne devait pas la mettre au nombre des êtres fabuleux. Le jin-seng est peut-être la branche de commerce la plus considérable de la Manlchourie ; et il n'est pas de petite pharmacie, en Chine, où on n'en trouve au moins quelques racines.
La racine du jin-seng est pivotante, fusiforme et très-raboteuse ; rarement elle atteint la grosseur du petit doigt ; et sa longueur varie de deux à trois pouces. Quand elle a subi la préparation convenable, elle est d'un blanc transparent quelquefois légèrement coloré de rouge ou de jaune.
- ↑ (1) Les Mantchous disent : Ilan Baobai, et les Mongols Korban erdeni. Dans le Thibet, on les nomme Tchok-Soum.