Le soleil était déjà haut quand nous nous levâmes. En sortant de la tente, nous jetâmes un coup d’œil autour de nous, pour faire connaissance avec ce nouveau pays que les ténèbres de la veille nous avaient empêché d’examiner. Il nous parut triste et aride ; mais enfin nous fûmes heureux de ne plus apercevoir ni bourbiers ni marécages. Nous avions laissé derrière nous le fleuve Jaune avec toutes ses eaux débordées, et nous entrions dans les steppes sablonneuses de l’Ortous.
Le pays d’Ortous se divise en sept bannières ; il compte cent lieues d’étendue d’occident en orient, et soixante-dix du sud au nord. Le fleuve Jaune l’entoure à l’est, à l’ouest et au nord, et la grande muraille au midi. Ces contrées ont subi, à toutes les époques, l’influence des révolutions politiques qui ont agité l’empire chinois. Les conquérants Chinois et Tartares s’en sont tour à tour emparés, et en