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Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 1.djvu/328

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retardé la marche, il prit le parti de parcourir le chemin qu'on était convenu de suivre. 11 eut beau marcher, galopper dans tous les sens, monter sur le sommet de tous les monticules qui se rencontraient sur son passage, il ne put rien découvrir : les cris qu'il poussait pour appeler la caravane restaient sans réponse ; il visita plusieurs endroits où mille routes se croisaient, se confondaient ensemble, où le sol était couvert de pas de bœufs, de chameaux, de moutons et de chevaux, allant dans tous les sens, de sorte qu'il était impossible de rien conjecturer.

Comme le but de la route était la lamaserie de Rache-Tchurin, il tourna bride, et s'y rendit avec la plus grande célérité. Arrivé à la lamaserie, bâtie en amphithéâtre sur une colline assez élevée, il en parcourut tous les environs sans rien découvrir ; là du moins il ne manquait pas de monde qu'on pût interroger, et la petite caravane était composée de manière à attirer l'attention de ceux qui eussent pu la rencontrer : deux chameaux chargés, un cheval blanc, et surtout un mulet nain, auprès duquel les passants ne manquaient jamais de s'arrêter pour remarquer son extrême petitesse et la belle couleur noire de sa robe. M. Gabet eut beau interroger, personne n'avait aperçu la petite caravane ; il monta sur le sommet de la colline, d'où les regards pouvaient se porter au loin, mais il ne découvrit rien.

Le soleil venait de se coucher, et la caravane ne paraissait pas. M. Gabet, commençant à craindre qu'il ne lui fût survenu quelque sérieux accident, prit le parti de se remettre en marche, et d'aller de nouveau à la découverte.