Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 2.djvu/125

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Kounboum, offrit, avant de s'en retourner en Tartarie, six cents onces d'argent, et un thé général pendant huit jours, avec accompagnement de beurre et de gâteaux : la dépense pouvait s'évaluer à 15,000 francs. Lorsque l'offrande est faite par un personnage distingué, il est d'usage que le Bouddha-vivant assiste à la cérémonie. On lui présente en particulier, dans une corbeille ornée de fleurs et de rubans, un lingot d'argent du poids de cinquante onces, une pièce de soie jaune ou rouge, une paire de bottes et une mitre, le tout recouvert d'un khata de luxe. Le pèlerin se prosterne sur les marches de l'autel où est assis le Bouddha-vivant, et dépose la corbeille à ses pieds. Un chabi la reçoit, et en retour présente au pèlerin un khata au nom du Bouddha-vivant, dont le rôle est de conserver l'impassibilité et la bonne tenue qui conviennent à une divinité.

En dehors des distributions et des offrandes, les Lamas de Kounboum ont plusieurs moyens d'augmenter le bienêtre de leur position : il en est qui nourrissent des vaches, et vendent à leurs confrères le lait et le beurre qui servent d'assaisonnement au thé et à la farine d'orge. Quelques uns forment des sociétés en commandite, et se chargent de la préparation des thés généraux que les pèlerins offrent à la communauté ; d'autres sont tailleurs, teinturiers, bottiers, chapeliers, et confectionnent, moyennant salaire, tout ce qui appartient au costume des Lamas. Enfin on trouve à Kounboum, des boutiquiers, qui revendent à gros bénéfice, les marchandises qu'ils font venir de Tang-Keou-Eul ou de Si-Ning-Fou.

Dans la classe des Lamas industriels, il y en à pourtant