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Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 2.djvu/157

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homme de couleur d'or, resplendissant comme le soleil, et dont la stature s'élevait à plus de dix pieds. Etant entré dans le palais du roi, cet homme dit : Ma religion se répandra dans ces lieux. Le lendemain, le roi interrogea les sages. L'un d'eux, nommé Fou-Y, ouvrant les Annales du temps de l'empereur Tchao-Wang, de la dynastie des Tcheou, fit connaître les rapports qui existaient entre le songe du roi et le récit des Annales. Le roi consulta les anciens livres, et ayant trouvé le passage correspondant au temps de Tchao-Wang, de la dynastie des Tcheou, fut rempli d'allégresse. Alors, il envoya les officiers Tsa-In et Thsin-King, le lettré Wang-Tsun, et quinze autres hommes pour aller dans l'occident prendre des informations sur la doctrine de Bouddha.

« Dans la dixième année (l'an 67 après Jésus-Christ), Tsa-In, etc., étant arrivés dans l'Inde centrale, chez les grands Youeï-Tchi, rencontrèrent Kas'yamatanga et Tcho-Fa-Lan, et se procurèrent une statue de Bouddha et des livres en langue de Fan (Fan-Lan-Mo, ou Brahma), c'est-à-dire en sanscrit, et les transportèrent sur un cheval blanc jusqu'à la ville Lo-Yang (1)[1]. Kas'yamatanga et Tcho-Fa-Lan rendirent visite à l'Empereur, en costume de religieux, et furent logés dans le Hong-Lon-Sse, appelé aussi Sse-Pin-Ssé, ou l'Hôtel des Etrangers.

« Dans la onzième année (l'an 68 après Jésus-Christ) l'Empereur ordonna de bâtir le couvent du Cheval-Blanc, en dehors de la porte Yong-Mon, à l'ouest de la ville de Lo-Yang. Matanga y traduisit le Livre sacré en quarante-deux

  1. (1) Cette ville, aujourd'hui capitale de la province du Ho-Nan, porte le nom de Kai-Fong-Fou. (1851).