Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 2.djvu/289

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jaune, avec le titre de Heou-Yé (prince impérial). Enfin, il fut nommé Tchoung-Tang, dignité la plus grande à laquelle un Mandarin puisse jamais prétendre. On ne compte que huit Tchoung-Tang dans l'empire : quatre Mantchous et quatre Chinois ; ils composent le conseil intime de l'Empereur, et ont le droit de correspondre directement avec lui.

Vers la fin de 1839, Ki-Chan fut envoyée Canton, en qualité de vice-roi de la province, et avec le titre de commissaire impérial ; il avait tout pouvoir pour traiter au nom de son gouvernement avec les Anglais, et rétablir la paix qui avait été troublée par les mesures folles et violentes de Lin, son prédécesseur. Ce qui fait le plus grand éloge de la capacité de Ki-Chan, c'est qu'à son arrivée à Canton, il reconnut l'immense supériorité des Européens sur les Chinois, et comprit qu'une guerre était impossible. Il entra donc, sur-le-champ, en négociation avec M. Elliot, plénipotentiaire anglais ; et la paix fut conclue, moyennant la cession de la petite île de Hong-Kong. Pour cimenter la bonne harmonie qui venait de s'établir, entre l'Empereur Tao-Kouang et la reine Victoria, Ki-Chan donna aux autorités anglaises un magnifique festin, auquel eut l'honneur d'assister M. de Rosamel, commandant de la corvette la Danaïde, arrivée depuis peu de jours dans la rade de Macao. Tout le monde fut enchanté des bonnes grâces et de l'amabilité du commissaire impérial.

Quelques jours s'étaient à peine écoulés, que les intrigues ourdies à Péking, par l'ancien commissaire impérial Lin, réussirent à faire casser, par l'Empereur, le traité qu'on venait de conclure à Canton. Ki-Chan fut accusé de