Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 2.djvu/500

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ba, a pour supérieur, un Khampo, qui tient son autorité spirituelle du Talé-Lama de Lha-Ssa.

La puissance temporelle du Talé-Lama finit à Bathang. Les frontières du Thibet proprement dit, furent fixées en 1726, à la suite d'une grande guerre que les Thibétains eurent avec les Chinois. Deux jours avant d'arriver à Bathang, on rencontre, au sommet de la montagne Mang-Ling, un monument en pierre, indiquant ce qui fut réglé à cette époque, entre le gouvernement de Lha-Ssa et celui de Péking, au sujet des limites. Actuellement, les contrées situées à l'est de Bathang, sont indépendantes de Lha-Ssa, sous le rapport temporel. Elles sont gouvernées par des Tou-Sse, espèce de princes feudataires, institués à leur origine par l'Empereur chinois, et reconnaissant encore aujourd'hui son autorité suzeraine. Ces petits souverains sont tenus de se rendre à Péking tous les trois ans, pour offrir leur tribut à l'Empereur.

Nous nous arrêtâmes à Bathang pendant trois jours. La maladie de notre conducteur Ly-Kouo-Ngan fut la cause de ce retard. Les fatigues journalières de cette longue route avaient tellement accablé ce pauvre Mandarin, qu'il était dans un état presque désespéré. Son meilleur parti était de profiter du beau climat de Bathang, et de laisser la caravane poursuivre sa route. Ses amis le lui conseillèrent, mais ce fut vainement. Il voulut continuer le voyage, et chercha, par tous les moyens imaginables, à se faire illusion sur la gravité de son mal. Pour notre compte, nous jugeâmes son état si dangereux, que nous crûmes devoir profiter du repos et du calme dont nous jouissions à Bathang, pour lui parler sérieusement de son âme et de