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54 GUIGNON, GUILLEMAIN, TARTINI.

Dernier roi des violons

GuiGNON est le dernier musicien qui a porté le titre vain et ridicule de Roi des violons. La Borde accorde beaucoup d’éloges à la qualité des sons que cet artiste tirait du violon, et à la légèreté de son archet. Il eut pour élève le Dauphin, père de Louis XVI.

Guillemain (né à Paris le 15 novembre 1705) se distinguait surtout par la dextérité de sa main gauche qui lui permettait de doigter des passages dont la difficulté rebutait ses contemporains. C’est sans doute à ces difficultés, multipliées dans ses ouvrages, qu’il faut attribuer le défaut de succès de ceux-ci : fort peu de violonistes de cette époque étaient en état de les exécuter.


VII.
TARTINI,
Fondateur d’une école à Padoue (1728).

Nous arrivons ici à une nouvelle phase de l’école du violon. L’expression mélodique va modifier et enrichir le jeu des virtuoses à qui Joseph Tartini révélera la puissance magique de l’archet dont ses illustres prédécesseurs n’avaient pu pénétrer les secrets.

Né à Pirano, en Istrie, le 12 avril 1692, Joseph Tartini eut une jeunesse agitée ; mais ayant eu l’occasion d’entendre le célèbre violoniste Yeracini, qui se trouvait à Venise en même temps que lui, sa vocation se révéla. Il se retira à Ancône pour y travailler en liberté, et dans sa solitude il fit de constantes observations qui le conduisirent aux principes fondamentaux du maniement de