Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/163

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Que du mal, et je l’aime, et j’ignore pourquoi.
Tenez, c’est à ce point qu’il n’est rien que j’oublie,
Et que, s’il le fallait, — voyez quelle folie ! —
Lui qui m’est si fatal, vous qui m’êtes si doux,
Mon père, je mourrais pour lui comme pour vous !

Triboulet.

Je te pardonne, enfant !

Blanche.

Je te pardonne, enfant ! Mais, écoutez, il m’aime.

Triboulet.

Non ! — Folle !

Blanche.

Non ! — Folle ! Il me l’a dit ! il me l’a juré même !
Et puis il dit si bien, et d’un air si vainqueur,
De ces choses d’amour qui vous prennent au cœur !
Et puis il a des yeux si doux pour une femme !
C’est un roi brave, illustre et beau !

Triboulet, éclatant.

C’est un roi brave, illustre et beau ! C’est un infâme !
Il ne sera pas dit, le lâche suborneur,
Qu’il m’ait impunément arraché mon bonheur !