Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/186

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quelque couture à la main. Son frère achève de vider d’un air réfléchi la bouteille qu’a laissée le Roi. Tous deux gardent quelque temps le silence, comme préoccupés d’une idée grave.
Maguelonne.

Oui, c’est bien ! Ce jeune homme est charmant !

Saltabadil.

Oui, c’est bien ! Ce jeune homme est charmant ! Je crois bien.
Il met vingt écus d’or dans ma poche.

Maguelonne.

Il met vingt écus d’or dans ma poche.Combien ?

Saltabadil.

Vingt écus.

Maguelonne.

Vingt écus.Il valait plus que cela.

Saltabadil.

Vingt écus. Il valait plus que cela.Poupée !
Va voir là-haut s’il dort. N’a-t-il pas une épée ?
Descends-la.

Maguelonne obéit. L’orage est dans toute sa violence. On voit paraître au fond du théâtre Blanche, vêtue d’habits d’homme, habit de cheval, des bottes et des éperons, en noir ; elle s’avance lentement vers la masure, tandis que Saltabadil boit et que Maguelonne, dans le grenier, considère avec sa lampe le Roi endormi.
Maguelonne, les larmes aux yeux.

Descends-la.Quel dommage !

Elle prend l’épée.

Descends-la. Quel dommage ! Il dort. Pauvre garçon !

Elle redescend et rapporte l’épée à son frère.