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Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/286

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Deuxième homme.

Cela se fera de soi-même, monseigneur ; il part après-demain pour Ferrare avec plusieurs de ses amis, qui font partie de l’ambassade des sénateurs Tiopolo et Grimani.

Premier homme.

C’est bien. Les rapports qu’on m’a faits étaient exacts. J’en ai assez vu, te dis-je ; nous pouvons repartir.

Ils sortent.
Dona lucrezia, joignant les mains et presque agenouillée devant Gennaro.

Ô mon Dieu, qu’il y ait autant de bonheur pour lui qu’il y a eu de malheur pour moi !

Elle dépose un baiser sur le front de Gennaro, qui s’éveille en sursaut.
Gennaro, saisissant par les deux bras Lucrezia interdite.

Un baiser ! une femme ! — Sur mon honneur, madame, si vous étiez reine et si j’étais poète, ce serait véritablement l’aventure de messire Alain Chartier, le rimeur français. — Mais j’ignore qui vous êtes, et moi, je ne suis qu’un soldat.