Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/295

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que tu ne pourrais pas t’en taire ; la jeunesse est confiante, tu ne connais pas les périls qui t’environnent comme je les connais ; qui sait ? tu voudrais les affronter par bravade de jeune homme, tu parlerais ou tu te laisserais deviner, et tu ne vivrais pas deux jours. Oh non ! contente-toi de savoir que tu as une mère qui t’adore et qui veille nuit et jour sur ta vie. Mon Gennaro, mon fils, tu es tout ce que j’aime sur la terre ; mon cœur se fond quand je songe à toi. »

Elle s’interrompt pour dévorer une larme.
Gennaro.

Comme vous lisez cela tendrement ! On ne dirait pas que vous lisez, mais que vous parlez. — Ah ! vous pleurez ! — Vous êtes bonne, madame, et je vous aime de pleurer de ce qu’écrit ma mère.

Il reprend la lettre, la baise de nouveau, et la remet dans sa poitrine.


— Oui, vous voyez, il y a eu bien des crimes autour de mon berceau. — Ma pauvre mère ! — n’est-ce pas que vous comprenez maintenant que je m’arrête peu aux galanteries et aux amourettes, parce que je n’ai qu’une pensée au cœur, ma mère !