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Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/351

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Dona Lucrezia.

Si vous m’aimez, Alphonse, vous ne me refuserez pas plus long-temps. Et s’il me plaît d’essayer de la clémence, à moi ? C’est un moyen de me faire aimer de votre peuple. Je veux que votre peuple m’aime. La miséricorde, Alphonse, cela fait ressembler un roi à Jésus-Christ. Soyons des souverains miséricordieux. Cette pauvre Italie a assez de tyrans sans nous depuis le baron vicaire du pape jusqu’au pape vicaire de Dieu. Finissons-en, cher Alphonse. Mettez ce Gennaro en liberté. C’est un caprice, si vous voulez ; mais c’est quelque chose de sacré et d’auguste que le caprice d’une femme, quand il sauve la tête d’un homme.

Don Alphonse.

Je ne puis, chère Lucrèce.

Dona Lucrezia.

Vous ne pouvez ? Mais enfin pourquoi ne pouvez-vous pas m’accorder quelque chose d’aussi insignifiant que la vie de ce capitaine ?

Don Alphonse.

Vous me demandez pourquoi, mon amour ?