Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/354

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ble famille de Borgia, et vous toute la première, que j’ai si follement aimée ! Il faut que je vous dise un peu cela à la fin, c’est une chose honteuse, inouïe et merveilleuse de voir alliées en nos deux personnes la maison d’Este, qui vaut mieux que la maison de Valois et que la maison de Tudor, la maison d’Este, dis-je, et la famille Borgia, qui ne s’appelle pas même Borgia, qui s’appelle Lenzuoli, ou Lenzolio, on ne sait quoi ! J’ai horreur de votre frère César, qui a des taches de sang naturelles au visage ! de votre frère César, qui a tué votre frère Jean ! J’ai horreur de votre mère la Rosa Vanozza, la vieille fille de joie espagnole qui scandalise Rome après avoir scandalisé Valence ! Et quant à vos neveux prétendus, les ducs de Sermoneto et de Nepi, de beaux ducs, ma foi ! des ducs d’hier ! des ducs faits avec des duchés volés ! Laissez-moi finir. J’ai horreur de votre père, qui est pape, et qui a un sérail de femmes comme le sultan des turcs Bajazet ; de votre père, qui est l’antechrist ; de votre père, qui peuple le bagne de personnes illustres et le sacré collège de bandits, si bien qu’en les voyant tous vêtus de rouge, galériens et cardinaux, on se demande si ce sont les galériens qui sont les cardinaux et les cardinaux qui sont les galériens ! — Allez maintenant !