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Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/367

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Don Alphonse.

Savez vous, madame, que c’eût été une cruauté que d’enlever ce capitaine à la vie, à l’amour, au soleil d’Italie, à la beauté de son âge de vingt ans, à son glorieux métier de guerre et d’aventure par où toutes les maisons royales ont commencé, aux fêtes, aux bals masqués, aux gais carnavals de Venise, où il se trompe tant de maris, et aux belles femmes que ce jeune homme peut aimer et qui doivent aimer ce jeune homme, n’est-ce pas, madame ? — Versez donc à boire au capitaine.

Bas.


— Si vous hésitez, je fais entrer Rustighello.

Elle verse à boire à Gennaro sans dire une parole.
Gennaro.

Je vous remercie, monseigneur, de me laisser vivre pour ma pauvre mère.

Dona Lucrezia, à part.

Oh ! horreur !

Don Alphonse, buvant.

À votre santé, capitaine Gennaro, et vivez beaucoup d’années !