Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/390

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veut que tu partes, c’est fort bien. Son amourette se déroulerait en effet plus commodément à Venise qu’à Ferrare. Le mari la gêne toujours un peu. Quant au souper de la princesse Negroni, il sera délicieux. Tu y viendras. Que diable ! il faut cependant raisonner un peu et ne rien s’exagérer. Tu sais que je suis prudent, moi, et de bon conseil. Parce qu’il y a eu deux ou trois soupers fameux où les Borgia ont empoisonné, avec de fort bons vins, quelques-uns de leurs meilleurs amis, ce n’est pas une raison pour ne plus souper du tout. Ce n’est pas une raison pour voir toujours du poison dans l’admirable vin de Syracuse et derrière toutes les belles princesses de l’Italie Lucrèce Borgia. Spectres et balivernes que tout cela ! À ce compte il n’y aurait que les enfants à la mamelle qui seraient sûrs de ce qu’ils boivent, et qui pourraient souper sans inquiétude. Par Hercule, Gennaro ! sois enfant ou sois homme. Retourne te mettre en nourrice ou viens souper.

Gennaro.

Au fait, cela a quelque chose d’étrange de se sauver ainsi la nuit. J’ai l’air d’un homme qui a peur. D’ailleurs, s’il y a du danger à rester, je ne dois pas y laisser Maffio tout seul. Il en sera ce qui