Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/428

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Gennaro.

Vous ne pouvez pas en avoir d’autre sur-le-champ ?

Dona Lucrezia.

Je vous ai donné tout ce que j’avais.

Gennaro.

C’est bien.

Dona Lucrezia.

Que faites-vous, Gennaro ? Dépêchez-vous donc. Ne jouez pas avec des choses si terribles. On n’a jamais assez tôt bu un contre-poison. Buvez, au nom du ciel ! Mon dieu ! quelle imprudence vous avez faite là ! Mettez votre vie en sûreté. Je vous ferai sortir du palais par une porte dérobée que je connais. Tout peut se réparer encore. Il est nuit. Des chevaux seront bientôt sellés. Demain matin vous serez loin de Ferrare. N’est-ce pas qu’il s’y fait des choses qui vous épouvantent ? Buvez, et partons. Il faut vivre ! il faut vous sauver !