Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/53

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Il s’approche avec vivacité de M. de la Tour-Landry, qui lui fait signe qu’il a quelque chose à lui dire.

Que se disaient-ils ? Quoi ?

M. de La Tour-Landry, mystérieusement.

Que se disaient-ils ? Quoi ? Votre femme est bien belle !

M. de Cossé se rebiffe et va à M. de Gordes qui paraît avoir aussi quelque chose à lui confier.
M. de Gordes, bas.

Qu’est-ce donc qui vous trotte ainsi par la cervelle ?
Pourquoi regardez-vous si souvent de côté ?

M. de Cossé le quitte avec humeur et se trouve face à face avec Triboulet qui l’attire d’un air discret dans un coin du théâtre, pendant que MM. de Gordes et de la Tour-Landry rient à gorge déployée.
Triboulet, bas à M. de Cossé.

Monsieur, vous avez l’air tout encharibotté !

Il éclate de rire et tourne le dos à M. de Cossé qui sort furieux.
Le Roi, revenant.

Oh ! que je suis heureux ! Près de moi, non, Hercules,
Et Jupiter ne sont que des fats ridicules !
L’Olympe est un taudis ! — Ces femmes, c’est charmant.
Je suis heureux ! et toi ?

Triboulet.

Je suis heureux ! et toi ? Considérablement.
Je ris tout bas du bal, des jeux, des amourettes ;
Moi, je critique, et vous, vous jouissez ; vous êtes
Heureux comme un roi, sire, et moi, comme un bossu.

Le Roi.

Jour de joie où ma mère en riant m’a conçu !