Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Choses vues, tome I.djvu/174

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la royauté vivant de la vie de famille ; mais, cela posé, j’aime mieux la façon patriarchale que la façon bourgeoise. La vie patriarchale est simple comme la vie bourgeoise et majestueuse comme la vie royale.

M. Lebrun, qui est venu s’écrire avec moi, me contait qu’il y a quelques années le roi des belges était aux Tuileries. M. Lebrun va le voir. Il parle au portier.

— Le roi des belges, s’il vous plaît ?

— Le roi des belges ? Ah ! tenez, monsieur, dans la seconde cour : la petite porte. Vous monterez au troisième, vous prendrez le corridor à gauche. Le roi des belges, c’est le n° 9.

M. le prince de Joinville habite une mansarde des Tuileries. M. le duc de Saxe-Cobourg est logé au Louvre, dans un corridor, comme le roi des belges, et il a sur la porte sa carte clouée : Duc de Saxe-Cobourg.




7 août.

Aujourd’hui la cour des pairs a tenu une séance secrète pour recevoir la plainte du procureur général contre Joseph Henri. Cent trente et un pairs étaient présents. Au tour d’opinion sur la question de savoir s’il y avait lieu d’informer contre Joseph Henri, cent vingt-neuf ont répondu oui, deux ont répondu non. Ce sont MM. de Boissy et Dubouchage.




procès de joseph henri.


NOTES PENDANT LES AUDIENCES[1].


25 août.

L’accusé a été introduit, après la cour, par quatre gendarmes dont deux le tenaient sous les bras. Il y en avait six à Lecomte.

Joseph Henri est un petit homme qui paraît avoir passé cinquante ans. Il est vêtu d’une redingote noire ; il a un gilet de soie noire, une cravate noire, des favoris, les cheveux noirs, le nez long. Il ressemble à l’avocat Phi-

  1. Ces notes sont destinées à dire ce que les journaux ne disent pas. (Note de Victor Hugo.)