Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Choses vues, tome I.djvu/363

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Jérôme causait bien, avec grâce toujours et souvent avec esprit. Il était plein de souvenirs et parlait de l’empereur avec un mélange de respect et de fraternité qui était touchant. Un peu de vanité perçait en lui, j’aurais préféré l’orgueil.

Du reste, il prenait avec bonhomie toutes les qualifications variées que lui attirait cette situation étrange d’un homme qui n’est plus roi, qui n’est plus proscrit et qui n’est pas citoyen. Chacun le nommait comme il voulait. Louis-Philippe l’appelait Altesse, M. Boulay de la Meurthe lui disait : Sire et Votre Majesté, Alexandre Dumas l’appelait Monseigneur, je lui disais : Prince et ma femme lui disait : Monsieur. Il mettait sur sa carte : le général Jérôme Bonaparte. À sa place, j’aurais compris autrement ma position. Roi ou rien.