1870.
PENDANT LE SIÈGE DE PARIS.
Bruxelles. — 1er septembre 1870. — Charles part ce matin avec MM. Claretie[1], Proust[2], Frédéric[3], pour Virton. On se bat en ce moment près de là, à Carignan. Ils verront ce qu’ils pourront de la bataille. Ils reviendront demain.
2 septembre. — Charles et nos amis ne sont pas revenus aujourd’hui.
3 septembre. — Hier, après la bataille décisive perdue, Louis Bonaparte, fait prisonnier dans Sedan, a rendu son épée au roi de Prusse. Il y a un mois juste, le 2 août, à Sarrebrück, il jouait avec la guerre.
Maintenant, sauver la France, ce sera sauver l’Europe.
Des crieurs de journaux passent, portant d’énormes affiches où on lit : Napoléon III prisonnier.
Cinq heures et demie. Charles et nos amis sont revenus.
Neuf heures. Réunion des proscrits à laquelle j’assiste ainsi que Charles.
Question : Drapeau tricolore ou drapeau rouge ?
4 septembre. — La déchéance de l’empereur est proclamée.
À une heure, réunion des proscrits chez moi.
À trois heures, reçu de Paris un télégramme ainsi conçu : Amenez immédiatement les enfants. Ce qui veut dire : Venez.
MM. Jules Claretie et Proust ont dîné avec nous.
- ↑ Journaliste, romancier, devint plus tard membre de l’Académie française et administrateur de la Comédie-Française. (Note de l’éditeur.)
- ↑ Antonin Proust, publiciste, devint député et ministre des Arts dans le cabinet Gambetta. (Note de l’éditeur.)
- ↑ Critique littéraire de l’Indépendance belge. (Note de l’éditeur.)