Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Choses vues, tome II.djvu/214

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1er Juillet. — Les journaux annoncent que la liste radicale de Paris commence ainsi :

Victor Hugo
Gambetta.


Gambetta désire être nommé. Moi point.


5 Juillet. — Comme je le savais d’avance, je n’ai pas la moindre chance d’être en ce moment nommé à Paris. Le plus que la réaction puisse porter, c’est Gambetta.


23 Juillet. — L’horloge du pavillon des Tuileries marque neuf heures moins dix minutes, le moment précis où l’incendie l’a touchée et arrêtée.


5 août. — Depuis quelques jours, beaucoup d’officiers prussiens en uniformes, sabre au côté et casque en tête, viennent à Vianden, stationnent sur le pont devant ma maison, et quand je parais à ma fenêtre, me saluent. Cela va m’empêcher de me mettre à la fenêtre.


23 août. — Nous avons quitté Vianden.


Mondorf. 2 septembre. — Paul de Kock est mort. Thiers est nommé par l’Assemblée président de la République.


5 septembre. — Il y a un an je rentrais à Paris. Quelles acclamations alors ! quelle réaction aujourd’hui ! Et qu’ai-je fait ? mon devoir.


16 septembre. — Reçu un télégramme de Meurice. Il nous a loué pour un an un appartement rue La Rochefoucauld, 66.


18 septembre. — Lettre de Paul Meurice. M. Chilly demande Ruy Blas pour l’Odéon. M. Perrin demande tout mon répertoire pour le Théâtre-Français.


22 septembre. — Arrive un télégramme de Bochet, annonçant la condamnation de Rochefort à la déportation dans une enceinte fortifiée. Cela me détermine à partir le plus tôt possible pour Paris. J’espère pouvoir partir demain.


23 septembre. — Voici notre itinéraire : aujourd’hui 23, Thionville, demain 24, Reims, après-demain 25, Paris.