Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Choses vues, tome II.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


1884.


22 février. — Je suis allé aujourd’hui au Sénat. Le hasard m’a fourni une séance presque orageuse. Il s’agissait d’une loi sur les syndicats ouvriers. Corbon a parlé, et bien parlé. Il est président de la commission.

Il y a eu, d’abord, élection à l’Académie.

François Coppée 24 voix, contre 11 Montégut.

F. de Lesseps 22 voix, contre 11 billets blancs.


25 février. — J’ai rêvé du Sénat. J’y ai parlé. J’y ai prononcé en terminant ces paroles que j’y ai dites en rêve et que j’y dirai peut-être en réalité :

« La France libre veut les peuples libres. Ce que veut la France, ce que la France demande, elle l’obtiendra. Et de l’union des libertés dans la fraternité des peuples, naîtra la sympathie des âmes, germe de cet immense avenir où commencera pour le genre humain la vie universelle et qu’on appellera la paix de l’Europe. »


7 juin. — La République affirme le droit et impose le devoir.


30 novembre. — J’ai été visiter la statue colossale en bronze de Bartholdi pour l’Amérique. C’est très beau.

J’ai dit en voyant la statue : — La mer, cette grande agitée, constate l’union des deux grandes terres apaisées.

On me demande de laisser graver ces paroles sur le piédestal.