Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/206

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quelques matinées comme la bienheureuse d’avant-hier[1]. Je te prierai tant !

Cependant consulte tes intérêts et prive-moi plutôt d’un grand bonheur que de t’exposer à un petit danger.

Adieu. Je vais courir toute la journée pour nos affaires ; il m’est bien pénible de penser que tu sortiras aussi et que je ne serai pas près de ma femme. Plains ton pauvre Victor. Adieu encore une fois, je te verrai ce soir, cela me soutiendra dans cette longue journée. Adieu, mon Adèle adorée, je t’embrasse comme je voudrais être embrassé par toi.

Ton mari.
  1. Il est probable, d’après une lettre d’Adèle, qu’elle a été voir Victor chez lui entre le 30 mai et le 5 juin : « ... Si tu ne venais pas, je courrais chez toi à la dérobée et je ne te quitterais plus que tu ne sois bien portant. Tant pis pour les on-dit… Je t’appartiens et rien ne pourrait m’empêcher d’être à toi ; seulement le temps où je t’appartiendrai légitimement aux yeux de tout le monde est indécis ; mais celui où je pourrais te porter des consolations et des soins que personne ne peut remplacer ne dépend de qui que ce soit, parce qu’une volonté ferme est indépendante de toute autre volonté. Il est des cas où je viole sans remords les droits paternels. » (Reçue le 30 mai.)