en son hôtel.
Au nombre des suppressions qui ont été faites à mon drame de Hernani, il en est quatre contre lesquelles il m’est impossible de ne pas réclamer.
Ces suppressions me semblent d’autant plus difficiles à expliquer qu’aucune raison politique ne peut les motiver.
Si cependant elles n’avaient que peu d’importance, je ne ferais pas difficulté d’y souscrire, ne fût-ce que par amour de la paix. Mais, quoiqu’elles ne paraissent porter que sur des mots, elles attaquent l’ouvrage au cœur, en ôtent leur sens à deux des principales scènes. C’est ce qu’il me serait aisé de démontrer soit à Votre Excellence elle-même, soit à la personne qu’elle voudrait bien désigner pour s’en entretenir avec moi ; car je ne puis croire que de pareilles radiations soient définitives et sans appel.
J’ai l’honneur d’être avec respect, — Monseigneur, — de Votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur.
Que vous êtes bon, mon ami, de vous souvenir toujours un peu de moi, qui ai l’air de vous oublier tous ! C’est que vous savez bien que je n’en ai que l’air. Vous avez quelque chose qui vous dit au fond du cœur qu’il est
- ↑ En marge de cette lettre une note : le renvoyer à M. le baron Trouvé. Le baron Trouvé était
maître des requêtes et chef du bureau des théâtres. Voici la réponse de M. le baron Trouvé :
« Monsieur, il m’est agréable d’avoir à vous annoncer que Son Excellence, faisant droit à vos observations, que je me suis empressé de mettre sous ses yeux, a bien voulu consentir au rétablissement de quelques passages supprimés dans Hernani. Vous êtes donc autorisé à laisser subsister sur le manuscrit les expressions suivantes adressées à don Carlos : Lâche, insensé, mauvais roi. — Agréez, etc. » (La Province d’Anjou [n° 51] 1935.)