Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/571

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Chalon-sur-Saône. J’ai là une grosse lettre commencée pour elle. Vos dessins m’ont empêché de la finir. Elle la recevra bientôt.


Mon Charlot, te voilà rentré en classe. Travaille bien, sois un bon élève comme tu es un bon garçon, et aime bien ton père qui pense toujours à toi. Je t’écrirai dans la prochaine lettre que j’écrirai à ta mère.

À bientôt mon Charlot chéri.


À bientôt mon Toto. Depuis treize jours je vis sur la mer. J’ai appris à gouverner une barque à voiles, à faire des nœuds droits, des nœuds de garcette, des nœuds d’hirondelle, etc. Je te montrerai tous mes talents à Paris. Te voilà au collège ; travaille bien aussi toi, mon bijou.


Ma Dédé, je t’aime. Tu aimes bien aussi ton papa, n’est-ce pas ? J’ai voulu ramasser ici des coquillages pour toi ; mais je n’ai rien trouvé. Il n’y a que du sable. C’est absurde.


Je reviens à toi, ma Didine. Rends ta mère heureuse et aime-moi, mon ange.

À bientôt, maman ; à bientôt, mon Adèle. Écrivez-moi une bonne lettre, une bien bonne lettre. Je vous aime et je vous aimerai plus encore si vous me faites lire de douces et tendres paroles dont j’ai besoin.

Pour le loyer, prévenez M. Bellanger que je le paierai à mon retour le 18 ou le 19.

Embrasse-moi, mon Adèle, et sois heureuse si tu m’aimes, car je suis à toi du fond du cœur.

Je vous embrasse tous, mes bien-aimés.

Votre père,
V.

Les dessins sont tous les uns dans les autres. Il faut les défaire avec précaution[1].


À Léopoldine.


Chalon-sur-Saône, 18 octobre [1839].

Du 23 au 25 je serai à Paris et je t’embrasserai, ma Didine bien-aimée, et je vous embrasserai tous. J’espère que je ne serai pas entravé par le défaut

  1. Archives de la famille de Victor Hugo.