Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/646

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d’avoir pensé que je resterais toujours fidèle aux idées et aux principes. Je ne sais même plus si vous m’avez jamais attaqué. Vous souffrez, cela me suffit. Hier je vous combattais, aujourd’hui je vous défends. Dans le malheur et sous les verrous je ne me connais plus d’ennemis, je ne me connais même plus d’adversaires ; j’ouvre les bras et je tends la main.

Je ne sais trop comment vous faire parvenir cette lettre, je la confie au hasard qui est parfois bienveillant.

Recevez, messieurs, l’assurance de mes sentiments de cordialité.

V. H.[1]
10 août 1848.


À Monsieur l’abbé J.-H.-R. Prompsault,
chapelain des Quinze-Vingts[2].

Comptez, monsieur l’abbé, sur tout mon concours. Je m’associerai de grand cœur aux réclamations de MM. les évêques de Langres et d’Orléans en faveur des pauvres aveugles des Quinze-Vingts. Je suis bien touché des détails que vous m’envoyez, et je me mets à la disposition de MM. les évêques, mes collègues.

Recevez, monsieur l’abbé, la nouvelle assurance de mes sentiments très distingués.

Victor Hugo[3].
30 août [1848].


À M. Trouvé-Chauvel[4].


23 septembre 1848.

Monsieur le préfet et cher collègue, il y a dans vos bureaux, dans votre cabinet même, un jeune écrivain de talent et d’avenir, auquel je prends un intérêt profond et presque paternel, c’est M. Alfred Asseline. Au moment

  1. Actes et Paroles. Avant l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  2. Inédite. — En août 1848, les aveugles des Quinze-Vingts furent chassés de l’établissement et la pension alimentaire que leur faisaient les fondateurs fut supprimée. Le chapelain réclama pour eux au ministre qui le pria de ne pas intervenir. Le chapelain écrivit alors à Victor Hugo.
  3. Lettre et réponse sont reliées dans un volume : Le Pape. Bihliothèque Nationale. Réserve.
  4. Trouvé-Chauvel créa, au Mans, la Banque de la Sarthe ; après février 1848 il fut nommé commissaire général de la République en Maine-et-Loire et dans la Mayenne ; élu représentant de la Sarthe, il devint préfet de police après l’émeute du 15 mai, puis préfet de la Seine et, en octobre 1848, ministre des Finances. Dès que Louis Bonaparte fut président de la République, Trouvé-Chauvel ne s’occupa plus de politique.