Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/33

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Dans la lettre à vous[1], après ces mots :

Pour ce qui est des autres griefs,
et avant ceux-ci :

Pour ce qui est du mal qu’on fait au peuple,
je crois qu’il serait bon de mettre cette ligne :

Pour ce qui est du mal qu’on fait à la République.

La phrase serait ainsi :
… pour ce qui est des autres griefs, pour ce qui est du mal qu’on fait à la République, pour ce qui est du mal qu’on fait au peuple, etc.

Il est bon de nommer souvent la République.

À tantôt, j’irai corriger l’épreuve.

Je vous serre la main.

V.[2].


À Mazzini[3].


Monsieur,

Votre noble et éloquente lettre m’a vivement ému. Elle m’est parvenue au milieu du combat acharné que je soutiens contre la réaction, qui ne me pardonne point d’avoir défendu, sans reculer d’un pas, le peuple en France et les nationalités en Europe. Voilà mon crime.

Cependant mes deux fils sont en prison : demain, peut-être, ce sera mon tour ; mais qu’importe...

  1. Le premier article de L’Avènement du peuple était une lettre ouverte de Victor Hugo à Auguste Vacquerie, lettre reproduite dans Actes et Paroles, Avant l’exil, dans le chapitre : Les procès de L’Évènement.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Joseph Mazzini fut le véritable chef de la république romaine, il organisa la résistance au rétablissement de Pie IX ; il fut envoyé à l’Assemblée constituante en 1849 ; il fomenta des mouvements révolutionnaires dans toute l’Italie, toujours chassé, emprisonné, déporté, il ne se découragea pas et lutta pour l’alliance des peuples, pour la république universelle, contre la peine de mort. De 1830 à 1868, sa vie ne fut qu’un long combat dont sa liberté était l’enjeu. En 1870, à la prise de Rome, il redevint libre et mourut en 1872. Sa première lettre à Victor Hugo (20 septembre 1851) est un remerciement pour les paroles prononcées sur l’Italie dans le discours du 17 juillet 1851 (Actes et Paroles. Avant l’exil). Leur correspondance se poursuit, confiante et enthousiaste, jusqu’en 1856. Nous n’avons pas connaissance de lettres ultérieures.
    Voici comment Victor Hugo appréciait Mazzini :
    « Mazzini fait mieux que connaître les hommes, il les forme.
    « Il a sous la main toute une école de praticiens révolutionnaires qu’il a faite, ce qu’on pourrait appeler un jeu d’hommes complet.
    « Ce sont des hommes en effet, sobres, tempérants, froids, silencieux, bons, implacables ». — Océan. Édition de l’Imprimerie Nationale.