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À Paul Meurice.


H.-H., 27 février 1861.

Tout ce que vous faites est bien, et je vous en remercie à demeure.

Ma femme est bien heureuse ; vous voir, même avec des yeux malades, c’est un bonheur ; un des plus doux qu’il y ait. Voilà des années que j’en suis privé. Mais j’espère en cet an de grâce 1861.

Je souffre toujours d’une douleur mal située, à la trachée artère, presque au larynx. On me dit que le changement d’air me guérira. On a sans doute raison. Je demande à Dieu qu’il me permette de finir ce que j’ai commencé. C’est peut-être bien exigeant. — Quoi qu’il en soit, aimez-moi, et tout est bien[1].


À Paul Chenay[2].


Hauteville-House, 10 mars 1861.
Cher monsieur Chenay,

J’autorise la publication des douze dessins gravés par vous aux conditions suivantes :

1° La publication de cet album n’aura lieu qu’après la publication totale des Misérables ; je dis totale, les Misérables devant être publiés par partie ; je reste maître de déterminer moi-même l’époque de la publication.

2° Quatre jours avant la publication de l’Album, il me sera payé en espèces par l’éditeur la somme de 3 000 francs. Je me réserve de mettre s’il y a lieu en tête de l’Album une lettre où j’indiquerai la destination que j’aurai donnée à tout ou partie de la somme. J’aurai droit, outre ces trois mille francs, au tiers des bénéfices que produira la vente de l’Album, déduction faite des frais.

L’éditeur m’écrira une lettre où, en reproduisant celle-ci in extenso, il déclarera l’exécuter et s’engagera à en exécuter les conditions.

Mon tiers des bénéfices éventuels me sera payé aux mêmes époques et de la même façon que votre tiers vous sera payé à vous-même.

Recevez, je vous prie, mon plus cordial serrement de main.

Victor Hugo[3].
  1. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.
  2. Inédite.
  3. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale.