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vous la bonté de remettre là-dessus à ma femme 200 francs ? Elle va vous arriver. Elle est bien heureuse.

Je vous serre dans mes bras.

V.

Moi je pars aussi. Pour la Belgique probablement[1].


À François-Victor[2].


Mardi 26 [mars 1861].
11 heures du matin.

Nous sommes à Weymouth, et en dépit d’un corbillard qui m’a dit bonjour en arrivant, d’un cimetière que j’ai sous ma fenêtre et du glas de la duchesse de Kent qui a fait hier la musique de notre dîner, je suis très bien, la traversée a été bonne et le vent excellent.

Mon cher petit Toto, je t’envoie bien vite ces bonnes nouvelles avec toutes mes tendresses. Donnes-en la moitié à ta sœur, et la moitié à Julie, et garde tout pour toi.

Ton père,103
V[3].
  1. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.
  2. Inédite. — Sur l’avis du Docteur Corbin qui conseillait le changement d’air, Victor Hugo avait décidé de voyager ; son fils Charles l’accompagnait. Au verso de cette lettre, Charles envoyait à son frère le lendemain de bonnes nouvelles de la santé de leur père :
    [Mercredi 27 mars 1860.]
    « Mon bon Victor, l’effet du voyage se fait déjà sentir sur mon père. Il est dix fois mieux aujourd’hui que nous ne l’avons vu depuis six semaines. Il a parfaitement dîné hier, parfaitement dormi et il vient de déjeuner énormément. Nous partons pour Londres à 1 heure, c’est-à-dire dans deux heures que nous allons consacrer à visiter Weymouth.
    J’ai encore les larmes aux yeux de t’avoir quitté. Pourquoi n’es-tu pas avec nous ?
    Embrasse Adèle, Julie, serre la main à Kesler dont l’émotion hier nous a touchés, vraiment touchés !
    … Ah ! quand ferons-nous le grand voyage !
    Je t’aime et je t’embrasse.
    Charles.
    Mon père me charge de te dire qu’il n’a eu aujourd’hui ni fièvre, ni chaleur, sans compter qu’il a très bien dormi. »
  3. Bibliothèque Nationale.