Cher Auguste, merci pour votre lettre tendre et bonne. Je m’attendais, hélas, à ce coup profond[2]. Je crois au Revenant que j’ai écrit. C’est pourquoi j’envoie à ma femme des paroles de conviction, plus que des paroles d’espérance. Je pense qu’elle aura confiance comme moi. Parlez-lui dans ce sens.
À vous étroitement.
Il reviendra. Oui, j’y crois. Cette foi que j’ai, votre tendre parole la fortifie. Qu’il était charmant, ce doux être ! Je crois voir au-dessus de moi sa petite âme. J’entends dans l’invisible son bruissement d’oiseau céleste. Je le redemande à Dieu. Hélas ! par moments, je suis accablé. Ne le dites pas à ma pauvre chère femme. Il m’est impossible de voir dans les sentiers d’ici passer les petites voitures où il y a des enfants. Cela me rappelle Georges dans son carrosse que je traînais sur le boulevard de Bruxelles. Aimez-moi.
Voici mon portrait pour M. Serrière. Remerciez-le et félicitez-le. Le VH en Zélande de Charles a grand succès. C’est bien juste. Et votre roman ? Il me charmera et me consolera[4].
Cher Auguste, je ne puis mieux employer cette heure triste qu’à essayer de consoler. J’écris à M. Edmond Didier. Voici ma lettre. Voulez-vous être assez bon pour la mettre sous enveloppe et la lui envoyer. J’espère que ma