Aller au contenu

Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maître. J’ai corrigé hier les deux premières feuilles du Tome III. L’impression va toujours bien lentement. Certes, oui, Thierry a tremblé, et c’est au Rappel, c’est à la terreur de vous sentir là, qu’on a dû un peu d’Hernani. — Merci donc, et à vous du plus profond de moi.

V.

Vous m’avez transmis les vers de Glatigny. Voulez-vous être assez bon pour lui transmettre ma réponse. Où est-il maintenant[1] ?


Au même[2].


28 février, dimanche.

Nos lettres, cher Auguste, se sont croisées. M. Lacroix vous a expliqué peut-être par quel retard, de la faute de sa librairie, le tome IV avait été lui-même retardé. Il part demain lundi pour Bruxelles et y sera mardi 2 mars. Je crois que le tome IV ira à votre grand esprit. Vous me continuez de lettre en lettre votre magnifique analyse de mon livre, et cela me paie de l’avoir écrit. L’argent n’est que le salaire matériel. Un applaudissement comme le vôtre est le paiement de l’esprit à l’esprit. J’en suis ému et charmé. Quant aux couvertures, j’en donnerais une à mes fils, et je voudrais bien que vous et Meurice en prissiez une pour vos œuvres ; vous m’avez déjà refusé au temps des Misérables, mais cela ne me décourage pas et j’ai une vieille amitié tenace à offrir comme à aimer. Décidez. Voulez-vous être assez bon pour transmettre ce mot à Banville dont j’ignore l’adresse. Je mets à vos pieds le profil impérial qui est une grimace.

Tuus[3].


À Alexandre Weill.


Hauteville-House, 6 mars.

Vous me gardez, monsieur, un peu de souvenir et j’en suis touché ; je vous remercie de me faire lire les choses toujours substantielles et fortes qui sortent de votre esprit. Nous sommes à la fois, vous et moi, en désaccord profond et en accord mystérieux ; il y a en dehors de la terre et de l’homme des horizons où nos esprits pénètrent et se rencontrent. Je suis comme vous de ceux qui « croyant en Dieu, se considèrent comme œuvre créée uniquement pour glorifier le Créateur ». La solitude sévère où je vis et où je sens que je mourrai n’admet

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. Bibliothèque Nationale.