Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/184

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le conseillez. Soyez assez bon pour voir M. Lacroix et lui dire de m’écrire ses vraies intentions. Soyez assez bon pour ajouter que les retards sont tous venus de lui, aucun de moi. Jamais je n’ai retardé une épreuve. Elles sont toutes parties le jour même où je les recevais. Seulement il faut faire la part de la poste, qui ne fonctionne à Guernesey que quatre jours par semaine — mardi, mercredi, jeudi, samedi. J’enverrai la préface courrier par courrier, sitôt votre réponse reçue, si vous me le conseillez. — Merci pour le Temps. Que votre page sur Ruy Blas est charmante.

En fermant cette lettre une idée me vient, qui est la meilleure. C’est de vous envoyer à vous la préface (très courte. Une dizaine de lignes. Vous la trouverez sous ce pli). Je suis tranquille. Vous ne la livrerez à M. Lacroix qu’à bon escient, et en prenant toutes vos sûretés et les miennes contre une surprise. Je veux et je dois être juge du mode de publication. À quoi pense donc M. Lacroix ?

Voulez-vous être assez bon pour transmettre cette lettre à M. Piédagnel ? Lisez-la. Je crois que vous l’approuverez. Voudrez-vous prendre la peine de la cacheter de noir.

Merci. Pardon. À vous, du fond de moi.

V.[1]


Au même[2].


H.-H., 21 mars.

Cher Auguste, j’ai corrigé 23 feuilles du T. IV, mais seulement en première (j’en renvoie 6 aujourd’hui) ; je n’ai encore donné aucun bon à tirer du dernier volume. Les retards viennent, je suppose, de la faillite Poupart-Davyl. Qu’est-ce que cette faillite ? le savez-vous ? pouvez-vous me le dire ? Poupart-Davyl n’était-il pas l’associé de Lacroix ? Cette faillite entame-t-elle M. Lacroix ? Dans quelle proportion ? Pouvez-vous me renseigner ?

Je vous serai bien reconnaissant de veiller à ce que M. Lacroix ne fasse pas brocher de ses catalogues à la fin des volumes de l’Homme qui Rit ; vous vous rappelez que pour les Misérables vous l’en avez empêché. Cela ôte à un livre sa physionomie de livre, et en fait une affiche de boutique. Pour prévenir toute objection de M. Lacroix, je lui abandonnerai la couverture du 4e volume où il pourra mettre l’extrait qu’il voudra de son catalogue. Je me contenterai de la couverture du 1er volume (mes anciens ouvrages en haut, mes futurs ouvrages [je serai sobre d’annonces] en bas). Vous quatre, ma famille, vous aurez les 2e et 3e couvertures, vous et Meurice, une, Charles et Victor, l’autre, et M. Lacroix aura la 4e. Ce sera bien ainsi.

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.