Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/209

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lerie à la plus haute puissance. Moi, je suis la triste victime du metteur en page dont je demande simplement la caboche, car ce ne doit pas être une tête. Dans le même numéro où est votre ravissant mannequin rouge, je naufrage en plein feuilleton[1]. Une transposition de vingt ou trente lignes produit un gâchis inénarrable et fait sortir de la mer (avant-dernière colonne, ligne 5) une biche extraordinaire. Lisez. Mais que doit penser le pauvre public, et que devient le pauvre livre ? 300 000 lecteurs déroutés et mystifiés.

Je ne reçois plus le Figaro ni le Gaulois. On me fait faire pénitence du succès du Rappel. Si notre cher Émile Allix persiste dans sa bonne pensée de m’envoyer les journaux qui m’intéressent (chose que vous aussi faites si souvent) voulez-vous lui dire qu’il joigne à sa liste, pour les éventualités, le Figaro et le Gaulois.

Je vous fais envoyer un article très remarquable de M. Petruccelli della Gattina sur l’Homme qui Rit. C’est dommage qu’il soit en italien. Vous auriez pu en faire citer quelques lignes. M. della Gattina est un homme très distingué, collaborateur de M. Claretie ; il a fait sur les papes un livre excellent. Comme Mazzini, il écrit très bien en français.

Une lettre de Meurice m’arrive à l’instant. Voudrez-vous lui dire que je lui répondrai demain. Je n’ai plus que la place de vous embrasser de tout mon cœur.

V.[2]


Au même[3].


H.-H., 25 mai.

Cher Auguste, sur le jour de l’a[4] de Glatigny, j’ai lu ceci : À V. H. un pauvre misérable A. G. — J’ai tâché de comprendre, et voici la lettre que j’écris à Glatigny. Si j’ai bien compris, envoyez-la lui, et je prie Meurice de lui remettre les 100 fr. — Si j’ai mal compris, jetez la lettre au feu.

Le Nain jaune dans le même numéro m’attaque par le jappement de ce Barbet qu’on appelle Aurevili (vile oreille ?), et me loue au verso de la page. C’est M. Edmond Lepelletier. Voici ce qu’il dit. Croyez-vous que ce serait bon à citer ? Décidez. J’aimerais mieux citer M. E. Lepelletier que M. G. Frédérix (vous savez qu’il est maintenant du camp Nisard, par les femmes). — Quelle admirable polémique vous venez de faire à propos des vers de Bancel ! — V. H. n’est pas plus bourreau que Victoria n’est garçon de bain. — Mais comme tout cela est dit ! Vous êtes merveilleux de verve et de puissance. Je le crois bien, que le Rappel tire à 50 000 !

Siempre tuyo
V.[5]
  1. Le Rappel publiait en feuilleton l’Homme qui Rit.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.
  4. Le jour de l’an d’un vagabond
  5. Bibliothèque Nationale.