Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/274

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Vous avez cette puissance de tout dire avec une brièveté pleine d’autorité. En une colonne et demie, vous résumez toute la situation, et vous projetez le présent sur l’avenir d’une si saisissante façon que la couronne de lauriers de M. Bonaparte a pour ombre la couronne d’épines de la France.

Je félicite le Rappel de cette persécution qui est de la force et de la gloire, et je vous embrasse.

V.

Charles va demain à Jersey pour quelques jours. Il va vous envoyer un article sur Trêves qui, je crois, fera grand effet.

Trêves est aujourd’hui le point où tous les yeux vont se fixer[1].

Voulez-vous remettre ce mot à notre cher Meurice ?


À Charles[2].


H.-H., samedi 13 août.

Mon Charles, je suis prêt. J’ai porté aujourd’hui la grande malle pleine de mes manuscrits les plus importants à la Old Bank où elle a été mise dans la casemate de la caisse et numérotée 116. Mon nom est écrit dessus. Demain je mettrai les autres manuscrits dans une malle moindre que je confierai à Julie. Nous serons lundi matin à l’embarcadère, et nous partirons avec vous à moins d’un gros temps dangereux pour la nourrice, et par contre-coup pour Jeanne. Mais j’espère qu’il fera beau.

Du reste, rien ne semble pressant. Paris, hélas, n’a pas profité du 10 août qui s’offrait à lui de nouveau.

Pour me consoler je regarde Jeanne. Elle va on ne peut mieux. Elle vient de faire pipi sur moi.

J’embrasse mon doux Georges et sa mère et son père. Vous êtes mes bien-aimés.

Ceci pour M. Rimmel[3].


À Paul Meurice.


Bruxelles, 19 août 1870.

Cher Meurice, je vous envoie ce télégramme : — « Je rentre comme garde national de Paris. J’arriverai le 21 août. » — Mais on m’affirme que

  1. Actes et Paroles. Pendant l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  2. Inédite.
  3. Charles Hugo était parti pour Jersey afin de suivre de plus près les événements et renseigner son père sur l’opportunité de son retour à Paris.