Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/385

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Je n’ai rien reçu de M. A. Lacroix. En présence de sa hâte dont tu me parles, je vais achever la préface, mais il résultera de l’absence totale de renseignements que je ne dirai pas un mot du contenu du livre Paris.

Du reste (ceci confidentiel comme l’était ta lettre) Meurice n’étant plus là, revois avec soin les épreuves. Il faut se défier d’une taquinerie possible. On a monté dans ces derniers temps contre Lamartine et moi une petite scie au profit de Musset. Entre nous, veille à cela dans ce livre. Je suis réduit à dire comme Voltaire :

On m’ose préférer…


seulement, ce n’est pas un barbare comme Crébillon. C’est plus et moins. Veille à ce que je n’aie pas le ridicule de faire une préface à quelque perfidie. Tu me comprends.

Félicite ma charmante et chère Alice des soins qu’elle prend, et encourage-la dans la voie du ménage.

Maintenant, un mot d’affaires.

Voici, sous ce pli, 300 fr. à ton ordre qui se décomposent ainsi :

1° Reliquat dû 102,35

2° En compte sur la dépense de Bruxelles 197,65

300 fr.

Je n’ai rien reçu du théâtre italien. C’est indéfiniment ajourné. J’avais chez Meurice une réserve de 1 300 fr. sur lesquels ta mère a pris 1 200 fr. pour frais de séjour, de médecin, et autres, m’écrit Meurice, qu’elle m’expliquera. Je suis excessivement contrarié que Meurice et Vacquerie ne soient plus du livre Paris. Je n’y comprends rien. Est-ce que c’est absolument irrémédiable ?

Où en es-tu, mon bien-aimé enfant, de ton travail l’Académie peinte par elle-même ? As-tu fait ton traité ?

Je serre la main de notre excellent et cher ami M. Bérardi. Mets-moi aux pieds de madame Bérardi. Je vais écrire au poëte dont tu m’envoies ces généreux vers. J’ai écrit à Berru. Dis-lui de te montrer ma lettre. Malheureusement, on s’est adressé à moi trop tard, dans cette occasion. Comme pour Haïti, comme pour la Roumanie, comme pour la Sicile.

Tendre embrassement à vous trois, mes aimés.

J’aurai en grande considération ce que tu m’écris au sujet de votre chère mère. Je crains un peu l’esprit inquiet et tracassier de Mme  Ch.[1] — Elle passe sa vie en querelles avec Marie où elle a habituellement tort. J’apaiserai ces ébullitions le plus que je pourrai, de façon à ce que rien n’en revienne à ta mère[2].

  1. Mme  Chenay.
  2. Bibliothèque Nationale.