Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/73

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En publiant ces nobles pages, vous nous mettez tous à même de juger, en dehors de toute commotion politique, et à quelque point de vue qu’on soit et qu’on reste placé, quel généreux esprit, quel bon et grand cœur c’était que ce Gaston Crémieux, dont vous portez si noblement le deuil ; le public aimera avec vous ce talent fin et fier, et j’y insiste, en laissant de côté toute passion politique, saura mesurer la grandeur du succès à la grandeur du malheur.

Agréez, Madame, l’hommage de mon respect.

Victor Hugo.


À Ernest Renan[1].


30 mars.

Cher confrère, voici le retour à Paris qui vient se mêler de nos affaires, le Sénat fixe la discussion à mardi ; si cela est fini mercredi, tout est bien ; mais si cela va jusqu’à jeudi, que faire ? Il est impossible que je ne sois pas là au moment du vote. Je mets la question à vos pieds et sous vos pieds.

Victor Hugo[2].


À Paul de Saint-Victor.


[9 avril 1879.]

Vous ne venez pas, je vous écris. Que de choses je vous dirais ! Vous qui êtes maître, vous n’avez rien écrit de plus beau, de plus large, de plus grand. Je suis tout fier que Ruy Blas vous ait inspiré cela[3]. Mettez-moi aux pieds de votre fille charmante et laissez-moi vous serrer dans mes bras.

V. H.[4]


À Théodore de Banville[5].


9 juin 1879. — Paris.

On me joue[6], et je vous lis. Cher poëte, vous êtes un esprit ; vous m’emportez. Je sens avec vous la sainte ivresse de l’Art ; le charmeur caresse

  1. Inédite.
  2. Collection Louis Barthou.
  3. Reprise de Ruy Blas le 4 avril 1879 au Théâtre-Français. — Article de Paul de Saint-Victor dans la Presse (6 avril 1879).
  4. Collection Paul de Saint-Victor.
  5. Inédite.
  6. Le 9 juin 1879, Sarah Bernhardt et Mounet-Sully jouaient Hernani au Gaiety, théâtre de Londres.