Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Histoire, tome I.djvu/137

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est peut-être fâcheux qu’on ait ruiné tant de familles, déporté tant d’hommes, proscrit tant de citoyens, empli tant de civières, creusé tant de fosses, versé tant de sang… — Ah çà ! réplique une grosse voix qui a l’accent hollandais, vous regrettez donc « le parlementarisme » ? Tirez-vous de là. Parlementarisme est une trouvaille. Je donne ma voix à M. Louis Bonaparte pour le premier fauteuil vacant à l’Institut. Comment donc ! mais il faut encourager la néologie ! Cet homme sort du charnier, cet homme sort de la morgue, cet homme a les mains fumantes comme un boucher, il se gratte l’oreille, sourit, et invente des vocables comme Julie d’Angennes. Il marie l’esprit de l’hôtel de Rambouillet à l’odeur de Montfaucon. C’est rare. Nous voterons pour lui tous les deux, n’est-ce pas, monsieur de Montalembert ?