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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Philosophie, tome II.djvu/535

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TAS DE PIERRES. — III.

Contradiction partout. Personne n’a plus usé du moi que Pascal qui a dit : le moi est haïssable. Voltaire, si indigné contre Fréron, s’est fait le Fréron de Shakespeare. Corneille, fier dans ses tragédies, est servile dans ses dédicaces.

[1868-1870.]

Le drame est petit, dites-vous, vous fait soulever le cœur, et vomir, et vous dégoûte. Dégoût, soit, petitesse, je le nie. Une chose n’est pas petite pour vous faire lever le cœur, comme vous dites. Ah ! le drame vous fait vomir. Eh bien, monsieur, vomissez sur Shakespeare, il y a bien des gens qui vomissent sur l’Océan. C’est tout simple. Le haut drame est comme la haute mer : il fait frissonner de joie les uns et soulève la nausée des autres ; il a l’odeur et le roulis de l’abîme ; il vous donne le mal de mer. Qu’est-ce que cela prouve contre le drame et contre l’Océan. ?


Le poëte : — Je ne jette pas, je sème.

[1828-1830.]

Il n’y a pas un monologue dans le rôle de Tartuffe, Iago est tout en monologues. — Et puis, faites des théories !

[1830.]

Les traducteurs traduisent Homère, Eschyle, Dante et Shakespeare comme les ingénieurs font carrossables les hautes montagnes. Ils percent et font serpenter dans leurs flancs des routes pavées, des tunnels, des trottoirs commodes et de plain-pied avec le pays plat. De cette façon on traverse ces grandes Alpes et ces grands poëtes, mais on ne les voit pas. Les routes et les traducteurs évitent avec soin les précipices, les sommets, les abîmes et les beautés.

[1844-1846.]

acte premier.
Titus.
acte deuxième.
Reginam Berenicem.