Est-ce que je n’ai pas moi-même besoin d’indulgence, moi qui parle ? Suis-je parfait ? Non certes. Tenez, toutes les fautes que l’amour peut faire commettre, toutes, excepté les fautes déshonorantes, je les ai commises.
On aime de la grandeur de son cœur.
L’amour est un immense égoïsme qui a tous les désintéressements.
Ô mon ange, pourvu que tu aies tout, le reste me suffit.
Ils disent qu’aimer, c’est l’aveuglement du cœur ; moi je dis que ne pas aimer, c’en est la cécité.
Quant à l’adultère, celui qui parle ici est un des coupables de ce fait. L’adultère n’est autre chose qu’une hérésie.
Certes, si la liberté de conscience a droit d’exister, c’est en matière d’amour. La liberté de penser et la liberté d’aimer sont une équation.
Mais le mariage ? mais la famille ? mais la société ?
Ce sont là trois problèmes, non trois obstacles.
Ces problèmes, on peut les résoudre.
Les solutions existent.
La liberté d’aimer est conciliable avec le fait social comme la liberté de penser est conciliable avec le fait religieux.
Pour la seconde il y a l’abjuration. Pour la première il y a le divorce.
Le jour où le divorce est devenu illégal, l’adultère est devenu légitime. Le coup de tête religieux de 1816 est responsable.
À l’heure qu’il est, au point où en sont les lois et les mœurs de l’occident, le mariage porte à faux.
Il a pour base l’intérêt, et non l’amour.
C’est un contrat, ce n’est pas un mystère.